Lois AGEC et « Climat et Résilience » : les mesures phares pour réduire les emballages plastiques
La lutte contre la pollution plastique est désormais au cœur des préoccupations environnementales en France. Face à l’urgence climatique et à la surcharge des décharges, deux lois majeures ont été adoptées ces dernières années pour encadrer et réduire l’usage des plastiques : la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) et la loi Climat et Résilience.
Ces deux textes législatifs ont pour objectif de transformer en profondeur notre gestion des emballages plastiques, en misant sur la réduction, le réemploi et le recyclage.
Mais quelles sont précisément les mesures phares de ces lois, et quels objectifs avons-nous à atteindre d’ici 2027 ?
La Loi AGEC : vers une économie circulaire
Adoptée en 2020, la loi AGEC est une réponse ambitieuse aux défis liés à la gestion des déchets et à la pollution plastique.
Son objectif principal est de transformer la façon dont nous concevons, utilisons et éliminons les plastiques. Parmi ses mesures phares :
- 1 – Interdire le plastique à usage unique : Pailles, touillettes, gobelets, assiettes, et contenants alimentaires en plastique seront progressivement bannis. Ces interdictions sont entrées en vigueur à partir de 2021, marquant ainsi une étape décisive vers un futur sans plastique jetable.
- 2 – Réduire les emballages plastiques : l’un des objectifs de la loi AGEC est de réduire de 20 % la consommation d’emballages plastiques d’ici 2025, avec une cible de 50 % de réduction d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 2019). Ces mesures s’inscrivent dans une logique de réduction des déchets et de transition vers des alternatives plus durables comme le verre consigné.
- 3 – Promouvoir l’éco-conception et la recyclabilité : Les producteurs sont désormais tenus de concevoir des emballages plus écologiques. Cela signifie une meilleure recyclabilité des matériaux et une réduction de l’utilisation de plastiques non recyclables, au profit du verre par exemple. L’objectif est de rendre les produits plus facilement réutilisables ou recyclables, limitant ainsi leur impact environnemental.
- 4 – Favoriser le réemploi : d’ici 2027, 10 % des emballages utilisés devront être réemployés, notamment dans le secteur alimentaire. Cela implique la mise en place de systèmes de réutilisation dans les commerces, où les clients pourront rapporter des contenants pour les réutiliser. Cette mesure vise à casser le modèle linéaire de production-consommation-déchets en favorisant un modèle circulaire.
- 5 – Responsabiliser les entreprises : Elles doivent financer la gestion des déchets plastiques générés par leurs produits. Elles participent ainsi à la collecte, au tri et au recyclage des emballages plastiques. Cela permet de soutenir la filière de recyclage tout en réduisant la charge financière pour les collectivités locales.

La Loi « Climat et Résilience » : accélerer la transition écologique
Adoptée en 2021, la loi Climat et Résilience s’inscrit dans une démarche plus large de lutte contre le changement climatique. Elle inclut des mesures spécifiques concernant les emballages plastiques, en particulier en ce qui concerne le recyclage et le réemploi :
Extension des interdictions de plastiques à usage unique
Bien que la loi AGEC ait déjà instauré des interdictions, la loi Climat et Résilience les renforce, notamment pour les emballages alimentaires non recyclables.
Cette mesure vise à accélérer la transition vers des alternatives durables et réduire la dépendance aux plastiques jetables.
La consigne pour recyclage
À partir de 2023, un système de consigne pour les bouteilles plastiques et canettes sera progressivement mis en place. Ce système incite les consommateurs à retourner leurs contenants vides en échange d’une somme d’argent.
Déjà utilisée avec succès dans plusieurs pays européens, la consigne vise à augmenter le taux de recyclage et à réduire la pollution plastique.
Proposé en France par des entreprises comme la Tournée, c’est une clé de voûte pour encourager le recyclage des emballages en plastique, et surtout éviter qu’ils ne finissent dans la nature.
Des alternatives réutilisables
La loi Climat et Résilience encourage également l’adoption d’emballages réutilisables. Par exemple, dans la restauration ou la vente à emporter, l’utilisation de bocaux ou de contenants consignés est promue pour réduire la production de plastiques à usage unique.
Des solutions comme les sacs en tissu, les bocaux en verre ou les contenants alimentaires réutilisables sont des alternatives concrètes pour remplacer les plastiques jetables.
Un objectif commun : 10 % de réemploi des emballages d’ici 2027
L’un des objectifs les plus remarquables des deux lois est d’atteindre 10 % de réemploi des emballages d’ici 2027.
Ce chiffre peut sembler modeste, mais il représente un virage radical dans la manière dont nous concevons et utilisons les emballages. Le réemploi consiste à utiliser un emballage plusieurs fois avant qu’il ne devienne un déchet. Par exemple, les contenants alimentaires réutilisables, qui peuvent être retournés et lavés pour être réutilisés, deviendront une norme dans les commerces de détail et la restauration.
L’introduction du réemploi va au-delà de la simple réduction de déchets ; elle vise à transformer le modèle économique, en favorisant une consommation responsable et circulaire. Cela nécessite une collaboration étroite entre les producteurs, les consommateurs et les acteurs publics pour développer des solutions pratiques et accessibles.

Vers une société sans plastique jetable ?
Les lois AGEC et Climat et Résilience s’inscrivent dans un mouvement global vers une économie circulaire et sans plastique jetable. Grâce à ces mesures, la France espère non seulement réduire la pollution plastique, mais aussi encourager une nouvelle manière de concevoir la production et la consommation des biens.
Le réemploi, le recyclage et l’éco-conception deviennent ainsi les pierres angulaires d’une société plus respectueuse de l’environnement.
Avec des objectifs ambitieux pour 2027, la France pourrait bien devenir un modèle de transition écologique en matière de gestion des plastiques.
Le chemin est encore long, mais les fondations sont posées. À nous de les renforcer et de faire de chaque geste un pas vers un avenir sans plastique jetable.